Première chose : définissons correctement le terme "portages PS2". Ceux-ci correspondent à des adaptations de jeux PS2 pour les rendre disponibles sur d'autres consoles, à savoir la Wii en ce qui nous concerne. Un portage peut être réalisé après coup, ou un jeu peut être prévu en même temps sur Wii et PS2, la version nintendoïenne du jeu étant alors en principe légèrement améliorée et son gameplay étant surtout adopté à la reconnaissance de mouvements. Ce premier point étant abordé, ce qui nous place donc en présence de onze choses à savoir et non dix comme annoncé, mais passons, nous pouvons nous concentrer sur le principal.
Le site Codename Revolution en a visiblement eu assez des remarques de fans de la Wii se plaignant des portages PS2. Cette réaction de rejet est très compréhensible et universelle (moi-même...), mais au-delà du premier réflexe doit se mettre en place une réflexion qui, s'il elle ne convainc pas quant à "l'utilité" de tels portages, permet de mieux les comprendre. Traduction, résumé et ajouts personnels :
UN. La Wii a des capacités limitées, quoiqu'on en dise. N'attendons donc pas trop de portages PS3/Xbox 360. Et connaissant la politique multisupport de nombre d'éditeurs, cela fera donc moultes jeux indisponibles sur Wii. L'existence de portages PS2 permet donc, au moins un temps, d'accéder à certains types de jeux autrement absents ou rares.
DEUX. La PS2 continue à être un succès phénoménal, incitant les éditeurs à la fournir en jeux. Et plus il y a de jeux PS2, plus il y a de portages probables PS2, c'est statistiquement logique.
TROIS. Une console a autant besoin de jeux de qualité que d'une grosse quantité de jeux. Exemple : PS1 et 2, qui ont évidemment reçu de bons jeux mais dont le succès a surtout été assuré par la quantité des softs disponibles. Autre exemple : la Gamecube, qui a eu peu de jeux et peu de succès.
QUATRE. Bien que techniquement un portage soit à peu près identique sur Wii et PS2, la version Wii attirera peut-être plus de part ses méthodes de contrôles originales. Exemple : Heatseeker, surement bien plus fun avec la Wiimote qu'avec la DualShock.
CINQ. Les portages PS2 pourront peut-être bénéficier de l'ajout de online sur Wii (quand ce service sera accessible à tous les développeurs), ou au moins de téléchargements ultérieurs. J'avoue, moi aussi je doute de ce point.
SIX. L'arrivée de jeux sur Wii, même éventuellement moyens, permet de ne pas laisser de période de vide, sans nouveaux jeux disponibles, ce qui se rapproche du point trois.
SEPT. Si l'on peste à propos des portages, c'est que l'on préfère les exclusivités. Cela est légitime, mais le terme "exclusivité" ne rime pas forcément avec "qualité". Une exclu n'est donc pas le Bien et un portage le Mal.
HUIT. Le succès de la Wii ne date que d'un mois. Il est donc normal que pour le moment les éditeurs hésitent encore un peu à se lancer dedans pied au plancher, et préfèrent commencer avec des portages, beaucoup moins chers à produire.
NEUF. Les portages entrainent les développeurs à la reconnaissance de mouvements. Comme avec la reconnaissance tactile de la DS, certains des premiers jeux sont un peu "brouillons". Les portages étant simples à réaliser, les développeurs peuvent se concentrer un minimum, en théorie, sur la maniabilité, donc par la même occasion se faire la main en douceur sur la Wii.
DIX. Et puis quant bien même on déteste les portages, à quoi bon s'en inquiéter ? Le catalogue de jeux Wii, présents et surtout à venir, comprend suffisamment de titres intéressants pour ne pas avoir besoin de se pendre entre Wiimote et Nunchaku...
Convaincus ? Moi non plus, pas par l'ensemble de ces arguments en tout cas. Mais je pense accepter mieux ce phénomène et, plus important, je sens que je dormirai moins bête ce soir. Et ça, c'est un exploit digne du Guiness Book.
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www.codenamerevolution.com